Des avancées prometteuses en 2024 pour la France
En 2024, l'identité numérique en France a connu des avancées majeures telles que le déploiement à grande échelle de l’application de France Identité, facilitant un accès sécurisé aux services en ligne. « Cette année a marqué la plongée dans le grand bain de l’identité numérique » affirme Anne-Gaëlle BAUDOIN, directrice de l’Agence Nationale des Titres Sécurisés (ANTS) et du programme France Identité. Déjà adoptée par 1,4 million d’utilisateurs, cette solution permet de gérer des procurations de vote dématérialisées et d’accéder à un permis de conduire numérique. L’ANTS a annoncé une grande évolution : l’authentification en ligne sans carte physique, actuellement en phase de test, qui pourrait transformer l’expérience utilisateur, révolutionner et simplifier l’accès aux services numériques. Parallèlement, le ministère de l’Intérieur travaille à intégrer France Identité dans de nouveaux usages, notamment dans les transports ou pour l’attestation d’identité en face à face.
Toujours dans une optique de rendre l’identité numérique plus fiable, interopérable et respectueuse de la vie privée, d’autres évolutions et acteurs s’imposent sur le marché comme La Poste, qui joue un rôle clé dans cet écosystème complexe avec sa plateforme FranceConnect+. Il s’agit d’une version renforcée de FranceConnect, offrant une authentification sécurisée pour les démarches sensibles comme l'accès aux services bancaires ou médicaux, grâce à l’Identité Numérique de La Poste. Cette solution vise à lutter contre l'usurpation d’identité en ajoutant une validation forte via smartphone et un code secret personnel.
« La sécurisation des démarches administratives est essentielle pour renforcer la confiance des citoyens et des entreprises » d’après Candice DAUGE, Directrice de l’Identité Numérique au sein du groupe La Poste. Elle a également souligné l’importance de trois usages moteurs : la gestion du Compte Personnel de Formation (CPF) avec la sécurisation de l’achat de formations pour éviter les fraudes, le Guichet Unique des Entreprises avec la simplification des démarches administratives des entreprises, et enfin les Subventions pour la Rénovation de l’Habitat afin de garantir que les bonnes personnes accèdent aux aides pour rénover leur logement. En résumé, FranceConnect+, avec plus de 6,5 millions d’utilisateurs de son identité numérique ajoute une sécurité renforcée à ces services pour éviter les usurpations d'identité et protéger les utilisateurs.
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Les nouvelles frontières de l’identité numérique professionnelle !
En 2025, l’objectif est d’unifier ces usages grâce à des standards communs et une meilleure interopérabilité. Cela signifie que toutes les plateformes et services utilisant l’identité numérique devront suivre les mêmes règles techniques et sécuritaires pour être compatibles. À l’échelle européenne, cette harmonisation passe par le portefeuille d’identité numérique (European Digital Identity Wallet), comme l’indique Laurent BAILLY, Responsable Stratégie Produit UE - Identité Numérique et Open Banking pour VISA, qui permettra aux entreprises et aux citoyens d’utiliser une identité unique pour différentes transactions, peu importe le pays. L’interopérabilité jouera un rôle clé : elle garantira que ces identités et documents électroniques puissent être reconnus et utilisés sans friction entre les différents systèmes administratifs et commerciaux européens.
Vers une adoption généralisée et une ouverture internationale
Des initiatives concrètes sont menées pour accélérer l’adoption de l’identité numérique en 2025. Anne-Gaëlle BAUDOUIN (ANTS) a présenté deux mesures phares : la possibilité d’activer son identité numérique directement lors de la délivrance d’une carte d’identité, et une réforme permettant aux citoyens de demander une nouvelle carte pour accéder aux services numériques. Ces initiatives visent à répondre aux attentes des citoyens tout en respectant les exigences des directives européennes, notamment le Règlement sur l'identité numérique (eIDAS), qui établit des normes pour l'authentification des utilisateurs et la reconnaissance mutuelle des identités numériques au sein de l'Union Européenne.
En parallèle, les discussions ont porté sur l’extension des efforts au-delà des frontières européennes, car de nombreux pays, en particulier ceux en développement, cherchent à moderniser leurs infrastructures numériques. Ces échanges visent à établir un cadre global pour l’interopérabilité des identités numériques, permettant aux citoyens et aux entreprises d’accéder à des services à l’échelle mondiale. Cette ouverture internationale, bien qu’à ses débuts, pourrait représenter une étape importante pour le développement d’un écosystème mondial d’identités numériques car l’interopérabilité mondiale sera cruciale pour un usage généralisé.
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